Voici un extrait de mon livre ” J’ai décidé d’être heureux ! Et vous ? ”
Pour les Japonais, trouver l’Ikigai, c’est trouver sa raison d’être. Il s’agit de l’intersection de :
- ce que tu aimes,
- ce pour quoi tu es doué,
- ce dont le monde a besoin,
- ce pour quoi tu peux être payé.
J’aime beaucoup ce concept, il permet à une personne de venir s’inscrire dans un système. C’est difficile d’être heureux tout seul car nous vivons en permanence en interaction. L’idée de trouver comment je peux m’inscrire dans le monde en général est un vrai plus. L’Ikigai nous donne la possibilité d’exercer sa raison d’être et son métier en même temps. Ceci représente un avantage considérable pour une entreprise puisque qu’une personne alignée sur son Ikigai devient plus productive et innovante de par la passion qui l’anime. La passion naît à l’intersection de ce que j’aime faire et ce pour quoi je suis doué. Elle ne me cantonne pas dans des horaires, elle m’habite, alors je cherche avec passion jusqu’à que je trouve mes solutions.
Cela implique un changement majeur dans les entreprises si nous voulons l’appliquer. En effet les entreprises définissent une organisation et demande à leur collaborateur de rentrer dedans au chausse-pied. Le résultat, nous le connaissons tous, en regardant le niveau de motivation d’une personne au bout d’un an. Passée la découverte du métier et de l’entreprise, très vite les collaborateurs ne trouvent pas dans leur emploi, le terrain de jeu de leur épanouissement.
Si les entreprises appliquent l’Ikigai, elles doivent nécessairement s’organiser autour des talents de leurs collaborateurs. Si cela peut paraître compliqué, c’est avant tout une vision très humaine du management. L’Homme est au centre du système et l’entreprise s’organise autour.
J’ai eu la chance de rencontrer dans mon parcours professionnel une entreprise qui a parfaitement réussi cela. WL Gore & Ass, créée en 1958 aux USA, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 3,7 Mds de dollars et compte 10500 employés (appelés associés car ils sont tous présents au capital de l’entreprise). Lorsque vous êtes recruté chez Gore on vous attribue un Sponsor. Chaque associé évolue, grâce à son Sponsor dans l’organisation. Il n’est pas votre manager ; il va vous rencontrer tous les deux mois car son unique objectif est de vous accompagner et de vous placer dans l’entreprise à l’intersection de 3 points : ce que vous aimez faire (motivation) ; ce que vous savez faire (compétence) et ce que le business vous permet de faire (opportunité marché). Chez Gore cela s’appelle le sweet spot. Cette vision managériale implique de recruter une personne et d’accepter l’idée qu’elle ne va pas faire ce pourquoi vous l’avez recruté, en se positionnant sur son sweet spot. Mais c’est aussi une source d’innovation extraordinaire. Vous connaissez tous, la marque Gore-tex® des produits textiles de l’entreprise Gore. La raison d’être de Gore : Make money have fun (“Gagnez de l’argent en vous amusant”).
Je trouve l’histoire de Elixir® (marque de Gore) vraiment révélatrice. Elle explique comment un collaborateur en allant vers son sweet spot fait évoluer Gore. Un jour, un collaborateur vient avec sa guitare au bureau, explique à ses collègues que celle-ci se désaccorde à cause de la graisse que ses doigts déposent sur les cordes. Très vite, une équipe s’attaque au sujet. Aujourd’hui Elixir® est la première marque de cordes de guitare au monde.
Je me souviens, d’un recrutement que j’ai dû faire pour un client qui fabriquait des dalles en béton. Dans mon esprit, les produits n’étaient pas spécialement attractifs. Je doutais à l’époque de trouver un vendeur passionné par le produit. Quelle ne fut pas ma surprise de rencontrer un véritable passionné de la dalle en béton : Je me souviens de sa lettre de motivation, qui sortait vraiment du lot. Il exprimait avec enthousiasme son intérêt pour les dalles en bétons et le plaisir qu’il aurait à le transmettre à ses futurs clients. Cette personne a évidemment été embauchée, elle a permis à l’entreprise de se développer commercialement. Tout naturellement après avoir réussi dans sa fonction commerciale elle a grandi dans l’entreprise pour un jour en prendre sa direction.
Il est grand temps, d’effacer le paradigme que le travail est difficile et pénible. Pour ma part j’aime mon travail parce qu’il me permet d’exercer ma raison d’être. Et c’est parce que je suis heureux et je deviens productif, que je crée de la valeur pour mon entreprise. Enfin j’aime à penser pour le bonheur de tous, qu’un jour, nos organisations dans leur propre intérêt économique évolueront dans ce sens.
Si les toutes les entreprises sont encore bien loin de faire évoluer leurs collaborateurs vers leur Ikigai comme nous l’avons vu dans les deux exemples ci-dessus, n’attendez pas et agissez. Rappelez-vous qu’il est normal de vouloir évoluer professionnellement. La frustration est souvent un bon signe qu’il faut évoluer.
Pour vous aider dans votre réflexion, je vous propose de répondre aux questions suivantes :
- Votre emploi contribue-t-il à votre épanouissement ?
- Travaillez-vous au carrefour de ce que vous aimez faire et de vos talents ?
- Gagnez-vous de quoi répondre à vos besoins ?
- Avez-vous le sentiment à votre manière de répondre à ce dont le Monde a besoin ?
- Que devriez-vous changer, faire évoluer dans votre carrière pour vous positionner dans votre Ikigai ?
Je rêve d’un monde meilleur. Un monde où chacun serait au centre de ce qu’il aime faire ; heureux de rendre service à ceux qui sont autour de lui. Je sais qu’en étant heureux d’être là où je suis, je deviens acteur d’un monde plus bienveillant, léger et facile à vivre. Je contribue alors à lui donner de la couleur, de la lumière et faire de ce rêve un moment de pure magie.
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